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Mon nom est Cynthia Corriveau. Je suis maman de 4 merveilleux enfants et j’enseigne la maternelle 4 ans.   Chaque jour, je suis reconnaissante de mener une vie active, de voir grandir mes enfants et d’exercer un métier que j’adore. Pourquoi? Parce qu’il y a quelques années, j’ai réalisé que la vie ne tient qu’à un fil. Tout aurait pu basculer, mais heureusement, je suis là! 

À l’été 2016, j’étais enceinte de mon quatrième enfant quand mon état de santé s’est rapidement dégradé. Après des consultations médicales dans ma région, on m’a transférée au CHUL de Québec où on a rapidement découvert que mon cœur n’allait pas du tout. Il fonctionnait à environ 5% de sa capacité.  

Quel choc ce fut d’apprendre que ma vie était en danger!

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Comme ma grossesse demande une charge supplémentaire à mon cœur, on doit me faire une césarienne d’urgence. On m’avise à cet instant que, puisque mon cœur est très faible, il est difficile de prédire ce qui arrivera pendant l’intervention. Il se pourrait qu’en sortant le bébé, le choc soit trop grand pour mon cœur affaibli qui pourrait alors s’arrêter. 

La césarienne s’est bien déroulée et mon cœur a heureusement survécu au choc de l’intervention. Entendre mon bébé pleurer a été un soulagement immense. Tout au long de la césarienne, une équipe de l’IUCPQ était présente au cas où mon cœur aurait été en difficulté. Ne pouvant ni voir ni prendre mon bébé, une infirmière a pris une photo de ma petite fille pour me la montrer rapidement avant que je sois transférée en ambulance à l’IUCPQ. 

Une fois arrivée à l’Institut, j’ai rapidement été prise en charge par une merveilleuse équipe. Ne trouvant pas d’explication précise aux problèmes cardiaques qui ont mené à mon hospitalisation autre que la grossesse, on a d’abord pensé que mon cœur pourrait récupérer puisque je n’étais maintenant plus enceinte. On me médicamente et, quelques jours plus tard, on m’installe un stimulateur cardiaque (Pacemaker). Malheureusement, après 2 semaines, aucun signe de récupération n’est observé.  

On m’installe donc un cœur mécanique pour soutenir mon cœur. Un cœur mécanique, c’est une turbine qui est installée sous le cœur et qui permet de pomper le sang de façon continue sans que le cœur n’ait à fournir d’efforts.  

Après quelques semaines de plus à l’hôpital, je peux enfin sortir! Ma joie est cependant de très courte durée. Dès le lendemain matin, je vis des complications qui me force à être hospitalisée de nouveau. Quelque chose semble bloquer la circulation dans la pompe. On doit me réopérer afin de changer le cœur mécanique.  

C’est après deux mois et demi que je peux enfin rentrer chez moi rejoindre ma petite famille, et surtout, mon petit bébé. Les mois suivants se déroulent bien. J’apprends à adapter mon quotidien avec les contraintes et exigences du cœur mécanique. Je vis maintenant avec une ceinture sur laquelle sont accrochées les deux batteries qui alimentent ma pompe. Je passe de nombreuses prises de sang afin de bien ajuster ma médication et j’ai régulièrement des changements de pansement sur le câble d’alimentation sortant de mon ventre.  

Au fil des mois, j’ai passé des tests afin de suivre l’état de mon propre cœur. Celui-ci montre des signes encourageants de récupération. Les médecins envisagent même la possibilité de retirer le cœur mécanique à l’automne.  

Après dix mois à vivre avec le soutien du cœur mécanique, une nouvelle complication survient. Une nuit de juin 2017, l’alarme retentit et mon cœur mécanique s’arrête pendant quelques secondes avant de se remettre en marche. Cette situation se produit à deux reprises en quelques minutes. Après ces événements inhabituels, je dois être hospitalisée afin de surveiller mon cœur mécanique et éviter un autre arrêt.  

Je ne peux pas conserver ce cœur mécanique qui risque de refaire défaut. Les spécialistes poursuivent donc les tests afin de déterminer si mon cœur a suffisamment récupéré pour retirer maintenant le cœur mécanique. Comme les tests sont encourageants, on décide de le retirer! C’est le cœur rempli d’espoir que je suis entrée en salle un matin de juillet. J’allais retrouver une vie normale avec mon cœur! 

Encore une fois, mon bonheur est de courte durée. Moins de 24 heures après la chirurgie, mon cœur se retrouve en grande difficulté. Cette fois, on craint sérieusement pour ma vie. On m’opère d’urgence pour m’implanter un troisième cœur mécanique.  

Les dernières complications me forcent à réaliser que mon cœur ne pourra jamais plus jamais fonctionner par lui-même. Les cardiologues m’expliquent qu’il est temps d’envisager sérieusement la transplantation cardiaque. On me retourne à la maison avec mon troisième cœur mécanique et je me prépare à l’idée d’être inscrite sur la liste d’attente pour une greffe cardiaque dans les prochains mois. 

À la fin octobre, je suis fiévreuse et j’ai des douleurs au cou. Je suis rapidement hospitalisée, car la fièvre est un indice de complication avec le cœur mécanique. Il est hors de question que l’on change une quatrième fois ma pompe. Il devient urgent et évident que j’ai besoin d’un nouveau cœur. On m’inscrit donc sur la liste d’attente et en moins de 24h, on m’annonce qu’un cœur est disponible pour moi.  

Je reçois mon nouveau cœur dès le lendemain, c’est-à-dire le 23 novembre 2017, après 15 mois de cœurs mécaniques. Depuis, ma santé se porte à merveille! 

Ce qui m’a le plus marqué tout au long de cette épreuve, c’est la générosité des gens qui m’ont entourée et la qualité, l’expertise et la bienveillance de tout le personnel que j’ai croisé à l’IUCPQ. Peu importe leur métier, que ce soient les préposé(e)s, les infirmières et infirmiers, les cardiologues, les chirurgiens, etc., je me suis toujours sentie entre de bonnes mains lors de mes hospitalisations. Et lorsque j’y retourne pour des suivis, je me sens toujours bien accueillie. Je sais que si j’ai le moindre pépin avec ma santé, ils sont toujours là pour me soigner et me rassurer.  

Plus de 5 ans après ma transplantation cardiaque, chaque jour, je remercie la vie d’être là, en santé, avec ma famille. Merci à mon donneur et surtout, merci à l’IUCPQ.  

 

Cythia Corriveau Greffée en 2017 IUPCQ

Entrevue dans le Journal l’Oie Blanche